Voleurs de braises

Le froid régnait sur la région de Cafayate en ce mois de mai 2006. Nous décidâmes (Etienne, Carole et votre serviteur), par conséquent, de nous arrêter dans une auberge de jeunesse fort sympathique pour passer la nuit. Pour nous réchauffer dans la chambre, nous ne disposions que d’un lit chacun pourvu de biens maigres couvertures. Ne pouvant survivre dans ces conditions, nous nous mîmes en quête d’un moyen de réchauffer nos os transis de froid (l’emphase me prend !!). Cependant impossible de trouver la moindre personne pour nous aider dans notre quête. Etienne eut la première idée sensée, voler des couvertures dans la chambre d’en face. Ce fut chose faite en un éclair, au prix d’une chambre massacrée par le désordre. Mais ce maigre stratagème ne suffit pas à nous apporter les degrés centigrades suffisants.
Puis, vint l’idée géniale de votre serviteur !!! Notre chambre disposait d’un poêle, mais qui restait jusqu’à présent éteint (Nous ne savions même pas s’il pouvait fonctionner). Cependant, le hall de l’auberge disposait d’un fourneau crachant ses flammes depuis notre arrivée. Le vole des bûches nécessaires au brasier fut la première étape. Restait à voler une bonne pelleté de braise pour allumer le feu. Tel des matous, nous pénétrâmes dans le hall (Etienne et moi), l’oreille aux aguets. Je me chargeais d’ouvrir la bête embrasée pendant qu’Etienne saisit la pelle en métal. L’approchant du poêle en acier véritable, ce dernier, par un geste fort maladroit, choquât les deux instruments. Il en résultat un gong si fort que même la boule de « Fort Boyard » eut été jaloux d’un tel bruit. Un mouvement se fit alors sentir dans la pièce attenante. A ce moment là, je ne saurais dire pourquoi, l’homme est pris d’un réflexe fort ancien et instinctif : la fuite!! En la matière je dois dire que j’ai ouvert le bal (Mieux valait un bon sprint qu’une mauvaise explication). A peine le mouvement se fit il percevoir que je passais la porte qui s’engouffre dans le couloir afin de rejoindre la chambre. Etienne, par un instinct grégaire évident, fit de même. Nous nous retrouvâmes des plus joyeux dans notre chambre, fière de notre poltronnerie. Quelques secondes de bonheur interrompues par un, toc toc toc, à la porte. Je laissais courageusement Etienne ouvrir la porte. Le gérant de l’auberge était là, face à nous, avec son allure imposante son visage fermé et une grosse pelleté de braise à la main…

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